| |
soirée du 12 décembre 2000
accueil des élèves qui ont intégré une école parisienne en 2000
et
dîner-rencontre avec notre camarade Roger ODIN
premier
titulaire d’une chaire de cinéma en France
compte-rendu
de la soirée par Floris de Bonneville
LES ANCIENS DE FAURIEL À PARIS S’INTÉRESSENT AU CINÉMA
Le
12 décembre 2000
L'un des salons du restaurant « Le
Grenadier », à la gare d’Austerlitz, accueille plus de 50 stéphanois,
Anciens de Fauriel pour la plupart, devenus pour un temps ou éternellement
parisiens, ils sont venus écouter l’un d'entre eux, Roger ODIN, premier
universitaire titulaire d’une chaire de cinéma en France.
Comme il se doit, Jean TARDY, Président du
Groupe de Paris des Anciens Élèves du Lycée Claude Fauriel, organisateur de
la réunion, se plait à dire un mot d'accueil à la dizaine de jeunes invités,
élèves du Lycée jusqu’au printemps 2000 et
venant d’intégrer une grande école parisienne. Colette BERGER développera
plus amplement ces propos de bienvenue.
Jean TARDY profitera de cette brève
introduction pour annoncer à ses auditeurs qu'ils seront les bienvenus aux quatre
manifestations organisées en 2001 par le Groupe de Paris avec, notamment
la visite du Musée Guimet remis à neuf, et un week- end à Mulhouse, les 19 et
20 mai.
Notre Président tient ensuite à remercier
très vivement tous nos amis membres du Bureau sans qui notre Groupe
n’avancerait pas : Gaston ALEXANDRE, Philippe BARBUT, notre Trésorier,
Colette BERGER, Chargée de la Communication, Jean-Noël FOREST, Aziz KEHAL,
Michel RITZ, Pierre-Marie VERCHERE, Christian VOLLE, notre Webmestre et Gilbert
ZAREMBOVITCH sans oublier deux membres provisoirement éloignés : Pierre
CHAUMEIL et Pierre FAYOLLE. Il fit une mention spéciale pour notre ami Gérald
NELKEN qui a beaucoup apporté au Bureau jusqu’à une période récente.
Un repas très apprécié dans le brouhaha de
conversations amicales où le bon vieux temps a été évoqué plus d'une fois,
où les occupations professionnelles ou les activités de retraite bien méritée
ont été détaillées par les uns et les autres, devait amener Renée
DUMONT, Proviseur Adjoint de Fauriel à prononcer quelques mots sur le Lycée où
tous ont passé tant d'heures. Renée DUMONT nous a indiqué qu’il y avait
en pratique deux lycées dans un seul. L’un, constitué par les classes préparatoires,
est très bien portant ; l’autre, constitué par les classes allant de la
seconde à la terminale, connaît à l’instar de tous les autres lycées français
des moments plus difficiles : Renée DUMONT n'a pas hésité à souligner
les difficultés de certains élèves issus du collège dit « cylindrique » ;
elle a évoqué le malaise des enseignants, alourdi, cette année, par la
confrontation au premier vrai trafic de drogue (échange de « savonnettes »
de cannabis à 4-5000 F, et l'utilisation d'un vrai pistolet). Mais,
ajoute t-elle, avec le sourire, « nous sommes un lycée ordinaire, un lycée
normal ». Et d'annoncer que ce lycée normal avait brûlé, partiellement,
quelques semaines auparavant.
Christian VOLLE prit alors la parole pour
expliquer pourquoi le Groupe de Paris avait lancé son propre site web : non seulement chacun peut y seulement retrouver
les photos que notre ami Michel RITZ réalise à chacune des sorties du Groupe,
mais ce site permet aussi les échanges d'informations entre tous les anciens du
Lycée, membres ou non. Jean TARDY rajoutera que ce site pourra s'enrichir en
fonction des apports de chacun : pourquoi ne pas envisager d'y proposer d'échanger
votre appartement parisien contre la maison que l'un d'entre vous posséderait
aux Seychelles ...ou au Bessat.
Anne-Marie
FOMBONNE, Président des Anciennes d'Honoré d'Urfé, souhaita aux jeunes présents
le succès dans leurs études et leur carrière future.
Avant que l'invité du jour ne prenne la
parole, Christian JUIN se leva pour annoncer le scoop de la soirée : la création,
le lancement du PIF, pas en vertu de la taille de son nez,
mais bien le PIF, le Parti Indépendantiste
Forézien. Christian
JUIN sut recourir à toutes les nuances de sa voix forte pour déclamer
son vibrant appel à la création du PIF, pour le
plus grand plaisir de toute l’assistance, très sensible à son humour..
La suite allait être plus sérieuse. Michel
RITZ présenta Roger ODIN, un ami de toujours
de sa... soeur. « Nos mères étaient voisines Place Tardy. Nous avons même
monté une troupe de théâtre ensemble, tourné un clip en 8mm: "Le petit
bout de la queue du chat". » Michel RITZ révéla qu'il n'avait
retrouvé Roger ODIN que deux ans
auparavant et appris qu'il était arrivé à ses fins : créer à
l’université une chaire de cinéma, réalisation de son rêve d'ado...
Roger ODIN se leva alors pour parler à une audience
captivée de son métier unique.
Il commença par expliquer que Saint-Étienne avait toujours été une ville
privilégiée pour la culture en général et la culture cinématographique en
particulier, avec ses nombreux ciné-clubs, et ses rencontres cinématographiques
qui allaient vivre dix ans. Alors qu'il avait commencé à enseigner la
linguistique, un jour où il était à la librairie Plaine, aujourd'hui
disparue, et qui était alors le lien culturel par excellence, il découvrit un
essai sur la signification du cinéma qui proposait de créer la sémiologie du
cinéma : la science des mots et des geste , le langage cinématographique.
« J'avais trouvé la conjonction entre la linguistique et le cinéma, ma
passion. »
« Comprenez bien, dit-il, que le
langage des images et des sons n'a pas de syntaxe, ni de grammaire. » Il
fallait donc que je trouve le moyen d'enseigner ce qui n'existe pas. ... Mon
travail consiste à créer un modèle théorique à partir de ce langage sans
grammaire. Il y a le film de fiction, le film documentaire
et le film de famille. Savez
vous que des filles ont quitté leur famille parce que le père (c'est rarement
la mère qui filme) l'avait filmée d'une manière qu'elle avait détestée. Le
film de famille, celui que vous prenez le soir de Noël, pendant vos vacances,
les premiers pas de votre fils, ne doit pas être monté, sinon c'est la
catastrophe. Par contre le film de fiction doit nous raconter une histoire pour
nous faire rêver ou frissonner: ces films répondent à un besoin. Ce qui
conduit les films documentaires à avoir beaucoup moins de succès puisque montrés
dans une salle de spectacle, lieu ludique par excellence, ils ne remplissent pas
ce rôle de distraction. »
« Mon travail consiste donc, avec mon
équipe, à analyser ces différents types de communication, et à former, grâce
à ce cursus, des enseignants spécialisés dans cette culture qu'est le cinéma. »
Roger ODIN nous présenta alors un petit
film réalisé il y a une dizaine d'années à partir de dessins d'enfants stéphanois,
sur Saint-Étienne. Roger ODIN qui entouré à Paris III de 22 enseignants
conclut en nous apprenant que ses étudiants, dont plus de 35% viennent de l'étranger,
trouvent ensuite un emploi au Centre National du Cinéma, aux Archives du Film,
dans la publicité, la télévision, et plusieurs d'entre eux ont déjà monté
leur propre société de production.
Puis il s'est plié pendant une heure au jeu
des questions et réponses : il indiqua notamment que les critiques de cinéma
n’avaient à ses yeux qu’un rôle de rouage dans l’économie du cinéma ;
il dit également qu’à titre personnel, son film préféré était « Une
partie de campagne » de Jean Renoir et il se réjouit de constater que la
France était le pays le plus cinéphile de la planète.
Un cinéma qu'il observe comme un ethnologue.
N'envoie-t-il pas à Cannes des sociologues étudier la faune du Festival?
Après avoir chaleureusement remercié notre
invité pour son témoignage exceptionnel sur les facettes cachées du 7ème
art, Jean TARDY nous donna rendez-vous au prochain millénaire.
Floris de Bonneville
le mardi 12 décembre
2000
au restaurant “ LE GRENADIER ” huit élèves ayant intégré une
école parisienne en 2000 avaient répondu présent à l'invitation du Groupe de
Paris
Céline |
CHIZALLET |
ENS Ulm |
Pierre-Alix |
DANCER |
ENSTA |
Eric |
GRAND |
ESTP |
Romain |
GUIBERT |
INA GRIGNON |
Cyrille |
MARCONNET |
ECP |
Edouard |
MAUREL-SEGALA |
ENS Ulm |
Bérénice |
MAZOYER |
INA GRIGNON |
Jean-Jacques |
VIRISSEL |
ENPC |
Julien RANC (INT Evry) n'avait pu venir en raison d'un empêchement de dernière
minute.
Roger ODIN
est né en 1939. Ancien de Fauriel, il est maintenant professeur
de sciences de la communication, spécialiste de cinéma et audiovisuel.
Il dirige l'Institut
de Recherche sur le Cinéma et l'Audiovisuel à l'Université de la Sorbonne
Nouvelle Paris 3.
Roger ODIN exerce ou a exercé diverses responsabilités
nationales :
Roger ODIN est
également l’auteur de diverses publications :
 |
Dix
années d'analyses textuelles de films, 1977, PUL ; |
 |
Film
Semiotik, Eine Bibliographie (en collaboration avec A. Eschbach & W.
Rader), Verlag Dokumentation,1978 ; |
 |
Jeanne
d'Arc à l'école. Essai sémiotique, Klincksieck, 1980 ; |
 |
Cinémas
et Réalités (en collaboration avec J. Ch.Lyant), 1984,
C.I.E.R.E.C., Université de Saint-Étienne ; |
 |
Direction
de L'analisi del film oggi n°1 de
Carte Semiotiche, 1985 (en
collaboration avec F. Casetti) ; |
 |
Cinéma
et production de sens, 1990, A. Colin ; |
 |
Direction de Télévision/mutations, n°51
de la revue Communications (en
collaboration avec F.Casetti), 1990 ; |
 |
Le
film de famille (direction de), Méridiens-Klincksieck, 1995. |
 |
L'age d'or du cinéma documentaire : Europe années 50 (direction
de), 2 volumes, L'Harmattan, 1997. |
 |
Direction
de Le cinéma en amateur, n°68 de la revue Communications, 1999. |
 |
De
la fiction, De Boeck, 2000.
|
Directeur de
la collection "Cinéma et Audiovisuel" chez Armand Colin, Roger
ODIN est également le fondateur de la revue Théorème (IRCAV, Paris
III).
|