Groupe de Paris des Anciens Élèves du Lycée Claude-Fauriel de Saint-Étienne |
23 et 24 mars
2002,
week-end à Saint-Étienne
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les rubaniers
sont les maîtres d’œuvres concepteurs et commerçants, | |
les
passementiers sont des façonniers qui réalisent les commandes sur leur(s)
métier(s). |
Deux parties de
cette section des rubans présentent un intérêt exceptionnel :
la chambre des
rubans (pourquoi ne pas l’appeler « la Rubanothèque » ?), où sont
entreposés, à l’abri de la lumière, un million et demi d’échantillons.
le grand
atelier des métiers, où des passementiers montrent et expliquent leur
travail à des visiteurs passionnés.
La section expose
tout le processus d’élaboration du ruban, depuis le cocon, la « condition
des soies », la fabrication du fil, le montage des métiers, leur mise en œuvre.
Quand on compare le
travail avant et après l’invention de Jacquard, on peut comprendre l’inquiétude
des ouvriers devant un procédé qui, certes, allège leurs efforts, mais
diminue leur responsabilité tout en augmentant la productivité.
En
contrepartie, la confection des cartes Jacquard exige la technicité des
« liseurs » des dessins.
Est exposée une énorme
machine, datant de 1880, qui, à partir du lisage, permet le « piquage » des
cartes (la perforation).
Les métiers
battent. Nous retrouvons le bruit très caractéristique que nous entendions,
enfants, en nous promenant dans les vieux quartiers de Saint-Étienne.
LES ARMES
Il allait être 18
heures (heure de fermeture du Musée) quand nous sommes arrivés au 5ème étage,
celui de la section des armes.
La visite s’est
donc déroulée au pas de course. Encore a-t-il fallu la grande complaisance des
gardiens (sans doute sont-ils stéphanois !) pour nous octroyer quelques minutes
de grâce et nous permettre de voir les pièces essentielles.
Armes blanches,
armures (celle de François Ier ??), bâtons à feu, bombardes, mousquets, le
fusil de Louis XIV, celui de Napoléon.
Chargement par la
bouche, chargement par la culasse.
Armes de guerre,
armes de chasse.
Nous reviendrons
pour admirer les ciselures des crosses, des platines, des canons.
Nous reviendrons
voir les détails du fusil Cessier, davantage œuvre d’art qu’arme de
chasse.
En attendant,
coupons le cou à la légende qui veut que l’industrie des armes se soit
implantée à Saint-Étienne parce que l’eau du Furan était d’une qualité
exceptionnelle pour la trempe des aciers.
En fait, la métallurgie
s’est développée dans le Massif Central (Saint-Étienne, Tulle, Thiers …)
grâce à la conjonction de trois éléments :
la présence de
minerai de fer, | |
celle de bois
(utilisé comme réducteur bien avant la houille), | |
celle de rivières
au courant suffisamment abondant et constant pour faire tourner les roues de
moulins, et assurant ainsi la force motrice des premières « machines ». |
Ne boudons pas
toutefois le plaisir éprouvé lors de cette visite trop brève.
Si nous devions étoiler
le Musée, comme le pratique un certain Guide, c’est sans hésiter que nous
lui accorderions la mention : « vaut le voyage ».
Gérald NELKEN
8h30 – Place
de l’Hôtel de Ville : l’exactitude étant la politesse des rois, tout
le groupe était là pour embarquer dans le confortable car qui devait nous
accueillir toute la journée.
Bien entendu, notre
charmante et érudite guide, Mireille PACORET, était aussi là pour nous faire
partager ses connaissances sur la région et, au vu du résultat, nous sommes
tous persuadés que Fauriel est un excellent lycée. A ce bon départ, il faut
ajouter que Phébus brillait malgré un petit froid canaille sur les hauteurs de
Chambles.
Après avoir
rejoint la voie rapide St Etienne/Firminy, direction ouest pour rencontrer la Vallée
de l’ONDAINE.
Tout d’abord La
RICAMARIE, qui fut un bassin minier important du milieu du 19ème siècle à la
fin des années 1970. Pour nos amis « Mineurs », rappelons que l’église de
1710 renferme une statue de bois de Sainte Barbe. Puis le CHAMBON FEUGEROLLES,
avec son château qui domine la vallée. Il date du 15ème siècle, avec
transformations aux 16ème et 17ème. Les tours de la façade datent du 14ème.
Signalons également une chapelle de 1633, avec une statue de St Eloi.
Arrivée à FIRMINY
(Appelou), ville qui a eu une industrie : forges, sidérurgie, fonderies,
robinetterie, visserie florissante, avec les Aciéries Verdier, puis CAFL et
Creusot-Loire. Firminy possède un ensemble Le Corbusier (construit à
l’initiative du maire, Eugène Claudius-Petit, en 1966), que l’on aperçoit à
gauche avant de tourner sur Fraisses puis de rejoindre Unieux. En ce moment, il
y a à Firminy une exposition sur Victor Hugo, qui aurait séjourné au Château
Dorian à FRAISSES, endroit où également Zola aurait habité pour écrire
La Bête Humaine.
A UNIEUX fut
créée une aciérie en 1875 par la famille Holtzer et, pour la petite histoire,
le car de l’usine a amené chaque matin, pendant des dizaines d’années, de
nombreux enfants, filles et garçons, à Fauriel et Honoré d’Urfé. Rappelons
que notre Président, Jean TARDY, a commencé sa carrière à CAFL/Firminy,
avant de venir en Ile de France.
A Unieux, nous
quittons la Vallée de l’Ondaine pour déboucher sur la Loire, au pont
suspendu du PERTUISET. Il faut signaler à gauche le Château de
Cornillon, perché sur son éperon en bordure de la Loire, qui fut le siège
de l’une des plus importantes baronnies du Forez. Nous franchissons la Loire
pour emprunter la route rive gauche, avec de magnifiques points de vue
sur la rive droite.
Après quelques
kilomètres, cette route (D108) nous fait découvrir le site de CHAMBLES
qui domine tout le fleuve. C’est le point culminant de la route, et à notre
descente du car, on saisit ce que veut dire le mot « bise ». L’église,
petite et trapue, a été construite sur l’emplacement du château dont il
reste quelques murs d’enceinte, une porte et le donjon cylindrique (11ème -
12ème). Son campanile est roman. On peut grimper au sommet de la tour, mais ce
dimanche, les intrépides ont été très discrets. De Chambles, on aperçoit,
sur la rive droite, St-Victor sur Loire.
Base nautique très
fréquentée par les Stéphanois, ainsi que Grangent et son plan d’eau, avec
le barrage doté d’une usine hydroélectrique, et terminé vers 1970. Ce
barrage devait inaugurer une série de retenues sur la Loire pour réguler les
crues mais le projet, au vu de nombreuses oppositions, n’a pas été terminé.
Puis direction,
toujours vers la Loire, vers le Château d’ESSALOIS, avec ses deux
grosses tours romanes. De là aussi, très belle vue sur l’Île de Grangent
(artificielle) avec les restes du Château (chapelle et haute tour ronde), et
sur les ruines du Couvent de Val-Jésus du début du 17ème. On aperçoit aussi
les ruines d’un Oppidum Gaulois. De retour sur la D108, on voit à un
Km à gauche, sur une colline, l’Ermitage de Notre-Dame-de-Grâce du début
du 17ème.
Tout au long de ce
parcours, Mireille PACORET nous a enrichis avec ses explications sur l’origine
des hommes et les raisons qui ont fait de ces lieux des sites historiques pour
l’Histoire de la Loire.
Retour à une
altitude du niveau de la mer, moins ventée, dans la PLAINE du FOREZ,
pour à nouveau retrouver la Loire, maintenant moins noire, car le Furan, comme
l’Ondaine, ne charrie plus les eaux de trempe des industries.
Traversée de SAINT-RAMBERT
en direction nord-ouest vers Montbrison et Champdieu. Rappelons que
St-Rambert possède un musée réputé lieu actif de la vie culturelle de la région.
CHAMPDIEU
est un magnifique petit village, réputé pour son église et surtout son prieuré
roman fortifié, qui remonte au 11ème siècle, avec d’imposantes murailles à
mâchicoulis. Les bâtiments bien conservés permettent d’imaginer la vie
quotidienne des moines bénédictins au Moyen-Age. En raison des cérémonies du
dimanche des Rameaux, l’église prieurale n’était pas visitable.
Bien entendu, le détour
par MONTBRISON s’imposait. Résidence comtale, puis centre religieux et
judiciaire, et même Préfecture de la Loire durant un demi-siècle, Montbrison
fut de tout temps un centre de pouvoir. De ce passé, il reste un riche
patrimoine, dont la Collégiale Notre Dame d’Espérance, fondée par le
Comte Guy IV, comte de Forez. La construction a duré 243 ans, de 1223 à 1466.
La visite nous a réservé
deux surprises : d’une part un accueil avec de la musique d’orgue de Bach,
et d’autre part la révélation des talents de prêche de notre Président
Jean TARDY qui, au « micro levé », nous a conduits de chapelle en chapelle
avec la complicité du curé de l’église. Les documents remis lors de la
visite permettront à chacun de garder en mémoire les détails de cette visite.
12h45 –
Les estomacs commençaient à crier famine et c’est donc avec beaucoup
d’enthousiasme que notre car nous a conduits à MARCILLY-le-CHATEL,
pour déguster le déjeuner campagnard à l’AUBERGE de la CEZARDE, au
pied d’une belle forteresse moyenâgeuse. Le déjeuner a permis d’apprécier
les cépages du Forez, peut-être encore au goût de certains un peu râpeux,
mais on avait tellement soif que finalement on ne pouvait qu’être très
indulgent !
Indiquons que, sur
ce site, de mars à novembre, on peut admirer des évolutions d’oiseaux comme
les vautours, milans et buses. Cette halte alimentaire nous a également permis
d’admirer un rassemblement de vieilles voitures, toutes plus rutilantes les
unes que les autres.
Après la photo
choc du groupe, direction La BÂTIE D’URFÉ, à Saint-Étienne-le-Molard.
Ce joyau de la Renaissance, aujourd’hui propriété de la Diana, société
archéologique et historique du Forez, longtemps laissé à l’abandon, fait
l’objet d’une large restauration. C’est Honoré d’Urfé, auteur de L’Astrée
(1568-1625), petit-fils de Claude d’Urfé, qui transforma la demeure telle que
nous voyons aujourd’hui. Est-ce la fatigue de la journée, ou l’heure
tardive, ou encore notre fidélité sans faille à nos bien-aimées, mais
personne n’a vu leur reflet dans l’eau du puits du Temple d’amour
situé dans le parc !
Nous avons surtout
admiré l’ensemble architectural de la cour intérieure, la grotte
de rocailles et les fragments de carrelage de la chapelle, avec voûtes
à caissons et peintures de style italien.
C’est au Château
que Mireille PACORET nous quitte et que nous pouvons donc la remercier pour la réussite
de cette journée merveilleusement ensoleillée.
16h30 – La
cloche a sonné, la récréation est finie. Il faut ramener à Châteaucreux nos
amis qui doivent regagner Paris, ce qui faut fait en temps et heure. Puis un
dernier détour à notre point de départ pour ramener ceux qui restaient encore
sur la région.
Un remerciement à
notre chauffeur qui nous a permis, d’une façon très confortable, de passer
cette journée qui nous a tous rajeunis de 10, 20, 30 … ans, et nous avons pu
constater la formidable amélioration de nos villages ligériens, de plus en
plus avenants et coquets.
Jean TARDY, qui a
organisé ce week-end, a eu raison de prévoir ce tourisme dominical … sous le
soleil.
Alain TIRARD
photos prises par Michel Ritz
bientôt d'autres photos prises par Jean Astier, Geneviève Barbut, Patrice
Billaut, Pierre Saumet, René Soret-Bouville, Michèle Tardy