soirée du mercredi 6 décembre 2006
accueil des élèves qui ont intégré une école parisienne en 2006 et
dîner-rencontre sur le thème
« La métamorphose de
l'information géographique en France : des cartes de Cassini au Géoportail
de l'IGN »
compte-rendu de la soirée
En 2005, Google Earth a été
la première révolution en informatique géographique.
En 2006, le Géoportail de l’IGN (Institut
Géographique National), a mis à son tour en ligne la photographie géante de la
France.
Et après…..où allons-nous ?
Notre Camarade Emmanuel MONDON, Directeur Commercial de IONIC Software, nous
informe de cet enjeu colossal qui nous concerne tous.
À l’occasion de cette soirée, nous accueillons nos deux jeunes camarades qui ont
intégré une école parisienne (sur les 17 en 2006), Johan, élève à l’ESSEC et
Sylvain, élève à l’École Centrale des Arts et Manufactures.
Même si nous ne
sommes pas tous des internautes avertis, qui n’a pas entendu parler du
performant moteur de recherche sur les ordinateurs connectés à Internet ? Google
ramène en quelques secondes la liste de toutes les références des documents en
rapport avec la demande effectuée.
Avant de naviguer
dans l’univers cartographique de Google, adressons un bref hommage aux
Cassini, famille d’astronomes et de géodésiens français d’origine italienne,
de père en fils. (géodésie : science qui a pour objet
de définir la forme de la Terre) :
Jean-Dominique,
1625 – 1712, puis Jacques, son fils, 1677‑1756, ont entrepris les premières
mesures géodésiques sur la méridienne de France. Leur descendant, César
François, 1714‑1784, répond à la demande du roi Louis XV d’établir la carte du
royaume à l’échelle 1/86 400 ème, oeuvre qui sera achevée en 1789 par son fils
Dominique, 1748‑1845. Il fallut donc un siècle pour dresser cette carte qui
porte le nom de « Carte de Cassini » ; elle est conservée à la Bibliothèque
Nationale et à la cartothèque de l’lGN.
Au XIXème
siècle, la carte de Cassini servira de modèle à la carte au 1/80 000, dite carte
d’état-major. Celle-ci a été dressée par des levées sur le terrain de 1818 à
1881; elle est monochrome, le relief est représenté par des hachures, elle est
constituée par l’assemblage de 267 cartes et mesure 12,50 m sur 12,50 m. En
1941, la cartographie, jusqu’alors domaine réservé des militaires, passe au
domaine civil à l’IGN.
Les cartes IGN
sont diffusées sur papier puis numérisées et diffusées sur CD-ROM. Depuis un à
deux ans, l’IGN est en mesure de répondre à tout besoin spécifique en diffusant
plusieurs modèles de cartes de la zone d’intérêt.
google earth
Quel internaute
n’a pas visualisé sur son ordinateur individuel sa localité, son quartier, son
lieu d’habitation ?
À l’origine, une
société financée par la CIA développe une application pour les militaires des
USA en donnant une vision globale de la terre. Cette société a été rachetée par
Google qui crée « Google Earth » en 2005, sans aucune ambition économique, sinon
de frapper un coup (big-bang) médiatique avec la mise en ligne de Google Earth.
Quelles
nouveautés apporte « Google.Earth » ? Un accès à une information géographique
sur tout point du globe, un accès à distance sur les serveurs appartenant à
Google. Le couplage entre les informations recensées par les moteurs de
recherche et l’information géographique d’un point d’intérêt localisé sur une
carte est en cours de réalisation.
Google a permis
de révéler à tout le monde que l’information géographique pouvait être une aide
[à la décision] et que la composante géographique était de plus en plus présente
au quotidien, [cf. usage des téléphones portables, cartes de risques pour les
Cie d’assurances].
géoportail
En 2005, l’IGN
prend l’initiative de lancer un appel d’offres pour la diffusion de données.
Le Président de
la République J. Chirac, prend de court l’IGN en annonçant la réalisation en
2006 d’un portail d’accès public à l’information géographique.
L’IGN relève le
gant mais la première version du Géoportail est loin de répondre aux attentes.
Une deuxième version sera prête en 2007, pilotée par la Direction Générale de la
Modernisation de l’Etat (D G M E) ; les composantes de cette version
opérationnelle courant 2007 apporteront les fonctions ci-après :
Un volet de visualisation de l’information géographique publique
met à la disposition du grand public l’ensemble des données.
Un 2ème volet « catalogué », répondra à la demande en créant un
catalogue des données pour permettre d’effectuer des recherches, d’afficher et
de visualiser à partir de ce catalogue.
L’usage des fonctions offertes servira par exemple à donner une aide à l’achat
de biens immobiliers, à la confection du plan cadastral … et à la modernisation
de l’État
La possibilité de navigation en 3 dimensions avec mise en relief, alors que
Google Earth est en 2 dimensions planes.
vvvvvvvvvvv
Après
ce riche exposé, les nombreux échanges questions/réponses ont surtout porté
sur :
Ø La
politique de Google : assemblage de données de
satellites civils, mise en ligne et corrections. L’indice de précision est moins
bon que celui des cartes IGN réalisées d’après des photos prises d’avion.
Les applications grand public : données géographiques sur téléphone, navigation
3D automobile, applications virtuelles (magasins, environnement, création
d’univers…..).
Ø Les
précautions à prendre concernent les magasins et les
individus. D’où une obligation de déformer les images (géométrie et couleurs)
pour le grand public, l’originale étant réservée aux professionnels.
La CNIL est très vigilante sur le risque de dérive éthique d’observation de
chacun par satellite.
Ø La
projection vers le futur : le GPS est américain.
GALILEO, en plein développement, sera le GPS européen. Actuellement, 2
satellites sont en production. A terme, en 2001, ils seront 30, aux applications
civiles et sécurisées dans les transports, travaux publics, énergies,
agriculture, pêche, gestion de l’environnement.
Cette mutation nécessitera le renouvellement du parc de terminaux, d’où
l’évolution de GPS et de Galileo vers une industrialisation commune. L’Europe et
les USA sont d’accord sur l’interopérabilité des 2 systèmes
L’Europe n’est pas en retard pour l’observation de la Terre et elle est
autonome, mais n’a pas les mêmes budgets que les USA, d’où l’obligation de
concentrer nos efforts sur la capacité à exporter notre
savoir-faire et le développer.
Dans sa
conclusion, Jean TARDY remercie Emmanuel MONDON de nous avoir éclairé dans un
domaine aux applications très nombreuses qui nous concernent tous et qui est en
pleine évolution. Il lui donne rendez-vous dans quelques années pour connaître
les nouvelles « révolutions » de l’information géographique.
Jean-Noël FOREST
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Emmanuel MONDON |
Alexandre WAECHTER, Jean TARDY et la
promotion 2006 |
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