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vendredi 4 février 2005
Visite de la cuisine centrale de restauration de Chelles (77)
compte-rendu de la visite
Nous étions une
quinzaine du Groupe de Paris, sous la houlette de Jean TARDY, pour faire
connaissance à Chelles de la plus importante cuisine centrale de France de la
Société « Avenance ». Notre camarade Henri NAQUET, qui a travaillé dans cette
entreprise et qui a organisé cette visite, nous a accueillis.
En introduction, M. Nicolas VERWAERDE, Directeur du Service Client, nous a
présenté l’entreprise et le fonctionnement de la cuisine centrale.
La Société AVENANCE appartient au
Groupe ELIOR où travaillent 47.000 personnes. Des restaurants gastronomiques
aux cantines scolaires, en passant par les aires d’autoroutes, le groupe ELIOR a
pour seul métier : la restauration, qui se décline de 6 manières différentes
dans le cadre de 2 types d’activité :
1- La
restauration collective : secteurs de l’enseignement,
de la santé & des résidences (Sté AVENANCE), secteur des entreprises (Sté
Avenance Entreprises),
2- La
restauration de concession (Sté ELIANCE) : aires
d’autoroutes (L’Arche), aéroports, services urbains dans les musées (Le Louvre,
Orsay, …), les gares, les Grands Magasins, les sites touristiques et parcs
d’exposition. Enseignes Quick, boulangeries Paul, le Jules Verne
gastronomique/Tour Eiffel, Le Ciel de Paris/Tour Montparnasse, le Drouant, …
La cuisine
centrale de Chelles, construite en 1989 par la ville,
a été donnée en concession à la société AVENANCE.
- Elle
fonctionne sur la base d’une production de 17.000 repas complets/jour en période
d’activité scolaire : 80% du total pour les cantines scolaires (50% en primaire,
30% en maternelles). 20% pour les repas pour adultes, livrés à des cantines de
collectivités (mairie, hôpital, résidences de retraite…) ou portés à domicile à
des personnes âgées.
- À
cela s’ajoute la fabrication de salades composées, préparées en sous-traitance
pour d’autres cuisines centrales d’Île de France de la société.
La superficie de
cette cuisine est de 1.100m2, dont 300 m2 de zones froides (chambres froides &
congélateurs). 40 personnes environ font fonctionner les installations : 10
d’encadrement et 30 en production.
Une cuisine centrale de restauration collective fonctionne sur le principe de
la liaison froide : les repas sont livrés froids au client, équipé pour la
conservation à basse température et la mise en température. La livraison a lieu
soit le matin même de la consommation, soit la veille. À Chelles, les plats sont
préparés à J-3. Certaines cuisines centrales fonctionnent à J-2, mais il est
alors beaucoup plus difficile de faire face aux aléas (variation d’effectif,
ratés de production, etc.) La DLC (date limite de consommation) des plats
cuisinés est en moyenne de 5 à 6 jours après préparation.
On entre menus &
effectifs correspondants pour chaque jour et la production est pilotée par
informatique (commandes, production, conditionnement, livraison).
Le fonctionnement de la cuisine est à flux tendu : commande prévisionnelle à 3
semaines, commande réelle à 7 jours, réajustable 3 jours avant livraison
(plusieurs tonnes quotidiennes).
42 menus sont référencés et établis par le Directeur de production, le Directeur
du Service Client et un diététicien, et soumis une fois par trimestre à la
commission de restauration de la ville (40 personnes). En cas de désaccord,
l’adjoint au maire responsable décide. Les menus quotidiens sont arrêtés pour
les 5 à 6 mois à venir.
Nous faisons la
visite sous la conduite du Directeur de production et du Directeur du Service
client, tout au long du processus de fabrication régi par la préoccupation
majeure de l’hygiène, en particulier à travers la maîtrise des températures :
contrôle permanent de celles des chambres froides & congélateurs, affichage et
enregistrement sur thermographes, et intervention immédiate en cas de
déclenchement du système de seuil d’alerte. Pour éviter tout développement de
germes, les produits sont rapidement ramenés à température ambiante après
préparation (sous 2 heures) dans des refroidisseurs rotatifs à eau glacée ou en
cellules de refroidissement, avant mise en chambre froide.
Les différentes zones de circulation sont repérées par un code de couleur : en
vert, tenue normale ; en rouge, tenue spéciale blanche jetable (coiffe, masque,
blouse, surchaussures), que nous avons expérimentée !
Chaque produit
livré porte une étiquette permettant une traçabilité est totale. Une à 2 fois
par semaine, un laboratoire effectue à l’improviste des prélèvements pour
analyse. Un contrôle vétérinaire a lieu chaque mois. Les résultats sont
affichés. La cuisine vient de voir renouvelée sa certification Qualité ISO 2000.
Pour le découpage et le reconditionnement, par exemple de la viande, il existe
une salle blanche « 0 bactérie », microbiologiquement maîtrisée (pas de visite).
La production
comporte les phases suivantes :
- Réception
des marchandises, stockage à 3° environ, ou à -21° ou en économat.
- Sortie
des produits nécessaires dans l’avant-cuisine, enlèvement des emballages,
répartition dans les ustensiles appropriés.
- Préparation
selon les fiches recettes normalisées. Cuissons traditionnelles (sauteuse, fours
mixtes, cellules de refroidissement) et cuissons sous pression vapeur
(autoclave)
- Conditionnement
en portions par pesage (à + ou – 5 à 10g) par 3 chaînes automatiques et 4
machines manuelles.
- Stockage
des produits finis en chambre froide.
- Les
commandes sont préparées par réassemblage des produits (entrées, viandes,
légumes, desserts), puis sont regroupées par tournée par ville. Les camions
desservent 140 points de livraison/jour.
Poursuite de la
visite dans la cantine de l’école primaire voisine, doté d’un système innovant
de distribution des repas « par îlots », le « self qui fait grandir ». Cantine
de 100 places pour 200 enfants qui viennent déjeuner par rotation. Chaque
enfant, après lavage des mains, passe par l’îlot froid (entrée, fromage,
dessert, boisson), puis l’entrée consommée, par l’îlot chaud pour un plat de son
choix. Ce système doit développer le goût, et la responsabilité des choix. Il
est conforté par des « journées découvertes » de produits nouveaux ou exotiques,
expliqués en classe et mis en application à la cantine ensuite. Nous avons été
frappés par le calme ambiant.
La visite s’est
terminée à la cantine de la mairie pour notre propre approche concrète des
préparations de la cuisine centrale de Chelles, à la satisfaction de tous.
Merci aux organisateurs, membres du Bureau du Groupe de Paris, et à notre
camarade Henri NAQUET, grâce à qui nous avons fait cette visite très
intéressante.
Jean TROTTA
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Les mangeurs
masqués |
Les mangeurs démasqués |
Les mangeurs rassasiés |
cliquez sur les photos pour agrandir
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