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vendredi 10 octobre 2003
Visite d'un sous-marin nucléaire d'attaque (SNA)
à Toulon
compte-rendu de la visite
Après une
agréable nuit au Cercle Naval de Toulon, nous nous sommes retrouvés plus d’une
trentaine, dont 4 venus de la Loire, dans le hall d’entrée où Jean TARDY nous
accueille, et présente, outre la visite du jour, les prochaines manifestations
organisées par le Groupe de Paris.
Nous rallions l’Arsenal à pied où M. Jean-Michel PASSAL, qui avait organisé la
visite, nous emmène en car jusqu’à la base des sous-marins.
Le Capitaine de Vaisseau Jean-François BAUD, commandant l’escadrille des SNA,
nous accueille et nous présente l’escadrille et l’Ecole de navigation
sous-marine. Ensuite nous irons dans les salles de simulateurs servant à la
formation et à l’entraînement du personnel puis visiter un sous-marin.
(répartition de notre groupe entre " le Saphir " et " l’Améthyste ")
1) École de navigation sous-marine (ENSM)
La Marine comprend deux escadrilles de sous-marins : l’une
basée à Toulon avec les SNA, l’autre à Brest avec les SNLE (sous-marins
nucléaires lanceurs d’engins).
En 1980, la Marine avait 5 SNLE et 20 SMD (sous-marins de défense). En 1996 : 6
SNA, 5 SNLE et 7 SMD. En 2002, il ne restait que 6 SNA et 4 SNLE.
En 1996, le personnel sous-marinier comprenait environ 1 240 personnes à Toulon
et 3 060 à Brest, en 2002 celui–ci était ramené à 1 140 à Toulon et à 2 380 à
Brest, cette différence étant due à la professionnalisation des armées.
Les SNLE font partie de la Force Océanique Stratégique. Ils ont une mission
principale de dissuasion. Basés à l’Île Longue (près de Brest), un SNLE est
toujours en patrouille en mer, sa position exacte n’est pas connue des centres
de contrôle opérationnels. Deux types existent actuellement : l’un avec un
équipage de 70 personnes, l’autre de 120 à 130 personnes. Chaque mission est de
70 jours.
En ce qui concerne les SNA, leurs principales missions sont : la dissuasion
(acquisition de savoir–faire tactique, occupation de la mer), la prévention
(pré–positionnement, renseignements), la projection (opération avec groupe
aéronaval, contrôle des menaces navales à la source, intervention contre des
objectifs terrestres).
Le premier SNA a été mis en service en 1983, le dernier en 1993. Ils ont été
refondus en version Améthyste entre 1989 et 1994.
Chaque SNA est armé par 2 équipages pour des périodes de 34 semaines, suivant le
schéma ci-après :

L’escadrille des
SNA a participé à toutes les dernières opérations dans le Moyen-Orient, et
actuellement un sous-marin est sur zone.
Entraînement du personnel
Pendant leur séjour à terre, le personnel suit un entraînement sur simulateur
(tactique, sécurité plongée et énergie propulsion), un entraînement à la
sécurité de 4 jours (conduite de la plateforme, propulsion, radioprotection,
manœuvres spécifiques) et un entraînement opérationnel de 8 jours (conduite du
SNA en lutte anti–navire et lutte anti sous–marine).
Les salles des simulateurs représentent exactement celles du sous-marin : même
position des écrans, des commandes, du mobilier. Toutes les situations peuvent
être obtenues.
Depuis 1995, l’ENSM est chargée de la formation du personnel atomicien du
porte-avions « Charles de Gaulle ». Simulateurs et postes de commandes
permettent cette formation.
2) Visite du SNA « Saphir ».
Les caractéristiques principales
des SNA sont les suivantes :
Ø
déplacement : 2.670 tonnes en plongée, 2.385 t. en surface
Ø
dimensions : 73m60 x 7m60
Ø
propulsion :
-
une chaufferie
nucléaire fournissant la vapeur à 2 turbo-alternateurs,
-
un moteur
électrique principal entraînant la ligne d’arbres unique,
-
un groupe diesel
générateur permettant d’assurer une propulsion de secours.
Ø
vitesse
maximale : 25 nœuds en plongée.
Ø
Immersion
maximale : supérieure à 300 mètres.
Ø
Effectifs :
9 officiers, 52 officiers mariniers, 8 quartiers-maîtres & matelots.
En général, le SNA est
commandé par un Capitaine de Frégate avec, comme adjoints, trois Capitaines de
Corvette.
L'armement se compose de 4 tubes lance-torpilles
de 533 mm, qui peuvent lancer des torpilles de lutte anti–navires, anti–sous–marines
ou des missiles SM 39.
Nous serons
pilotés par le Lieutenant de Vaisseau Hugues VALETTE (mécanicien) et l’Enseigne
de Vaisseau Frédéric PIGNARD (mécanicien). Le sous-marin peut être divisé, de
l’arrière à l’avant, en 4 tranches : [a] moteur, [b] machine, réacteur, turbine,
[c] vie et commandement, [d] tubes lance-torpilles. Nous ne visiterons que les
tranches [c] et [d].
Tranche [c], pont 2, on trouve à gauche : le logement des
officiers, et le poste de pilotage, semblable à celui d’un avion, comportant
toujours 3 personnes, le pilotage pouvant être fait par une seule personne, à
n’importe lequel des 2 postes existants, ou à 2 personnes avec des commandes
différentes, et avec l’aide de tous les écrans et appareils de commande
déterminant le trajet, et à droite, les 2 périscopes ainsi que tous les systèmes
de données, d’informations et de calculs répondant aux missions demandées aux
SNA.
Tranche [c], pont 1, le logement des officiers mariniers et
quartiers-maîtres, une cuisine très bien équipée (importante présence
réconfortante d’un cuisinier à bord !), une cafétéria pour 50 personnes (2
services). Sur ce pont 1, la hauteur sous plafond est moins importante que sur
le pont 2.
Tranche [c], pont 0, on trouve les batteries électriques.
Tranche [d], les tubes lance-torpilles et tous les systèmes de
stockage et d’alimentation des torpilles ou autres munitions. Egalement le sas
de sortie du sous-marin en cas d’évacuation. Présence d’une infirmerie
spacieuse. Il n’y a pas de médecin à bord.
Après la traditionnelle "photo de famille" et le déjeuner au restaurant
libre-service de l’Arsenal, Jean TARDY, au nom de tous, remercia le Capitaine de
Vaisseau Jean-François BAUD pour l’excellente visite qu’il nous a permis de
faire, M. Jean-Michel PASSAL et également tout le personnel sous-marinier car
chacun, à son poste de travail, a toujours répondu avec gentillesse et
compétence à nos nombreuses questions.
Jean ASTIER
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le groupe |
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