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soirée du mardi 7 mars 2006
dîner-rencontre au Sénat avec Michel THIOLLIÈRE
« SAINT-ÉTIENNE ACTUEL ET FUTUR »
compte-rendu de la soirée
Le présent et l'avenir de
Saint-Étienne passionnent toujours les parisiens de FAURIEL
Les membres du
Groupe de Paris des Anciens Élèves du Lycée Claude FAURIEL ont de la chance !
Périodiquement ils bénéficient d'un exposé magistral au sujet de l'évolution de
leur bonne ville de Saint Étienne.
Cette année, le 7 mars 2006, c'est dans les salons du Sénat à Paris, lors
d'un dîner, que le Sénateur Maire Michel THIOLLIERE a rencontré plus de
cinquante anciens de FAURIEL pour évoquer « Saint-Étienne
actuel et futur ». L'intérêt de l'auditoire était fort et l'affluence
aurait été encore plus grande, si la taille du salon l'avait permis.
Dans son mot d'accueil, Jean TARDY, Président du Groupe de Paris des Anciens de
FAURIEL, rappela que la tradition de ces rencontres remonte à 1993 quand Michel
THIOLLIERE, alors Maire Adjoint chargé de l'Urbanisme, avait conduit la visite
des « parisiens » dans l'exposition "Saint-Étienne en 2020" ; puis le 23
mars 2002, c'était une Table Ronde sur l'évolution de Saint-Étienne qui
réunissait six personnalités économiques et culturelles autour de Michel
THIOLLIERE, à l'Hôtel de Ville de Saint-Étienne. Jean TARDY fit remarquer la
continuité de l'effort de la municipalité qui dès 1993 affirmait son souci de
s'associer avec des villes voisines afin de constituer un fort pôle
d'attraction, et qui, lors de la rencontre de 2002, confirmait que l’objectif
était atteint avec Saint-Étienne Métropole.
Ce 7 mars 2006, à la fin du dîner, l'exposé du Sénateur et ses réponses précises
ont donné lieu à un échange de qualité entre personnes profondément attachées à
leur ville.
On peut retenir de cet échange quelques idées forces.
Le rôle de la ville
« Le rôle de la ville est d'être le catalyseur des énergies », le Maire
doit « faire en sorte que la ville avance », en préservant « les
valeurs qui nous rapprochent », en l'occurrence pour Saint-Étienne : « la
convivialité, la chaleur de l'accueil, le vivre ensemble ».
L'essor économique
Après de « grandes années industrielles » puis de « grands malheurs
industriels », c'est une volonté farouche de reconversion qui a habité les
forces vives stéphanoises. On peut dire que cette reconversion est en passe
d'aboutir aujourd'hui : des « niches » industrielles existent (textile notamment
médical, optique, mécanique de haut niveau), des activités de pointe font
l'objet de grands projets (Pôle Optique Vision, Cité du Design prolongeant la
culture stéphanoise d'arts et industrie), de très nombreuses PME / PMI ont
repris le flambeau, le lien industrie / recherche est vivant. Signe des temps,
le taux de chômage est descendu en 20 ans de 17% à 9,5%.
Si l'agglomération n’a pas assez de tertiaire, et encore moins de tertiaire
supérieur, il y a néanmoins l'exemple éclatant du Groupe Casino confirmant son
ancrage à Saint-Étienne par son siège social, en reconstruction devant la gare
de Châteaucreux, et restant un levier de nombreux emplois directs ou induits (10
000 dans la région).
Le redressement économique est en route, la métropole stéphanoise est au milieu
du gué, elle fait tout pour le concrétiser.
La renaissance urbaine
Héritière d'un important habitat ouvrier, la ville doit se régénérer (rénovation
de cet habitat, reconversion des quartiers sensibles, tels que Montchovet,
Tarentaise, Cotonne). Pour ce faire elle reçoit une aide de l'Etat, et sera
soutenue par l'ouverture en 2006 d'un EPA (Etablissement Public d'Aménagement)
dont le Maire sera le président. Cet EPA créé à l'instar de ce qui fut fait pour
les villes nouvelles dans les années 90, ainsi qu'à Marseille, a pour mission
d'accélérer la mutation urbaine.
Autour de la gare de Châteaucreux, le pôle d'affaire entraînera l'implantation
de un ou deux hôtels supplémentaires et bénéficiera d'une technologie de type
« développement durable » pour son chauffage, une chaudière au bois pour 90 000
m2 de bureaux (tout comme le quartier de Montreynaud).
Sur l'ancien site GIAT Industrie commencent les travaux de la Cité du Design
(durée : 2 ans) ; ce site unique rassemblera chercheurs, enseignants,
industriels, artistes.
A la Plaine Achille, un Zénith (signé de l'architecte britannique Norman FOSTER)
de 7000 places, une scène de musiques actuelles et de nombreuses salles de
répétition seront achevés en 2007.
Le site Couriot (où est implanté le Musée de la Mine) sera réaménagé avec un
parc.
... sans compter, bien entendu, la deuxième ligne de tramway !
Tous ces grands
chantiers créent un mouvement positif pour la ville et suscitent le retour des
créateurs et des investisseurs : le projet urbain est intéressant, les prix de
l'immobilier sont raisonnables. La marge de progression est à dix ans ; la ville
devient plus attrayante à terme pour ses habitants actuels et potentiels. Elle
entre dans une dynamique « gagnant / gagnant ». Saint-Étienne est d'ailleurs
présente cette année au MIPIM à Cannes, au coté de Berlin, Hambourg, Lyon,
Paris, etc. Par ailleurs, Saint-Étienne va postuler pour le titre de « capitale
européenne de la culture » (en 2013), label notamment remporté précédemment par
Lille (2004) et Avignon (2000).
Saint-Étienne « a le profil des villes qui font plutôt que des villes qui
sont » : logique de développement et de cohésion sociale, passé
industriel et grosse reconversion, un patrimoine, des entreprises créatives,
comme Liverpool, Gênes ou Glasgow.
Signalons enfin que Saint-Étienne accueillera en 2007 la coupe du monde de
rugby, comme elle avait accueilli en 1998 la coupe du monde de football.
« Mouillons le maillot, nous ne sommes pas capables de tout mais capables de
beaucoup ! », conclut Michel THIOLLIÈRE à la fin de son allocution.
Des questions /réponses éclairantes
Ce vaste survol fait par Michel THIOLLIERE a passionné l'auditoire, suscité de
nombreuses questions et permis de judicieux éclaircissements, sur des thèmes
comme :
· La
deuxième ligne de tramway : son utilité réelle, sa prolongation éventuelle, le
rôle du tram en tant que maillon central d'un ensemble tram / bus / TER, les
difficultés temporaires engendrées par l'imbrication des travaux du tram,
l'activité commerçante et la rénovation nécessaire du réseau d'assainissement
des eaux.
· Les
relations entre Saint-Étienne et Rhône Alpes.
· Les
relations au sein de Saint-Étienne Métropole.
· La
liaison Lyon – Saint-Étienne par autoroute et par voie ferrée.
· La
desserte de Saint-Étienne par avion (Bouthéon, Saint Exupéry ; complexité réelle
des stratégies des compagnies, de l'Etat et de l'Europe, ...)
· L'évolution
démographique de Saint-Étienne : l'impact du problème économique, des nouveaux
modes d'habitat (décentralisés voire "campagnards"), l'équilibre des populations
(étudiants, jeunes ménages, 40 / 50 ans, personnes âgées) ...
· ...
et bien entendu la ville et l'ASSE !
Cette tradition de rencontres s'est donc
révélée une fois de plus très précieuse pour les anciens de FAURIEL exilés en
région parisienne. elle leur a permis d'identifier non seulement la constance de
l'effort de la ville depuis plus de douze ans, mais aussi les inflexions données
au cours du temps, les difficultés rencontrées ainsi que les réussites. Elle
fait d'eux des relais d'influence de leur ville.
Et comme Jean TARDY, lors de son mot de
clôture, les anciens ont sans doute accroché à l'idée de Saint Étienne "capitale
européenne de la culture", et peut-être plus encore à l'idée de Saint-Étienne
membre des villes qui "font" plutôt que des villes qui "sont ».
Pierre FAYOLLE
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Michel
THIOLLIÈRE et Jean TARDY |
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