Le 10 novembre 2001, visite du musée Guimet  

compte-rendu de la visite par Guy Boyadjian 

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Une visite attendue depuis longtemps au regard du nombre d’inscrits, plus d’une cinquantaine, à tel point que nos organisateurs, un instant pris de court par un tel succès, ont dû prendre in extremis des mesures d’organisation de cette journée, en scindant cette visite en deux sous-groupes répartis l’un le matin, l’autre l’après-midi, avec pour la plupart d’entre nous un déjeuner en commun, sur le site. Notons que 4 stéphanois s’étaient joints aux parisiens.

Il faut rendre hommage à nos responsables, car, comble de malchance, cette difficulté inattendue est venue s’ajouter à la grève générale des musées. Mais connaissant leur créativité et leur efficacité nous n’avons pas été surpris de voir que cette manifestation a été maintenue et qu’une organisation parfaite a été mise en place dans l’urgence.

C’est donc au petit matin d’une journée ensoleillée mais par un froid sibérien qu’un certain nombre d’entre nous se sont retrouvés à battre leurs semelles devant les portes du musée en attendant l’heure d’ouverture d’autant plus respectée que venaient s’ajouter les contraintes du plan Vigipirate renforcé qui nous obligeait à passer, un par un, sous l’incontournable portique de détection.

Notre petit monde stéphanois, faisant preuve d’un sens civique exemplaire, a rempli de bonne grâce toutes ces obligations et c’est finalement vers 10h30 que le groupe des « 26 » s’est retrouvé devant notre guide pour le départ d’une visite qui durera près de 2 heures. 

Un bref rappel de l’histoire du musée qui remonte à 1889 avec sa fondation à Lyon par Émile Guimet ; l’édifice actuel fut érigé en 1945 en musée national et consacré aux arts orientaux ; un coup d’œil admiratif à sa nouvelle architecture inaugurée au tout début de cette année et qui procure une mise en valeur exceptionnelle de toutes ces merveilles que la France a récupérées au fil du temps pour une grande partie à l’occasion d’expéditions culturelles. 

La visite commence ensuite et nous avons dénombré 16 stations qui nous ont retracé schématiquement l’épopée mythique de la Route de la Soie. 

Le monde Khmer d’abord avec une collection qui est la plus importante au monde après le patrimoine existant au Cambodge. Les trois dieux principaux Brama, le dieu créateur, Shiva, le dieu destructeur (du mal), ascète, avec son œil de feu et son chignon, enfin Vishnou le dieu conservateur. Tous portent la barbe au menton et le diadème typiques de l’art cambodgien. 

Tout à coté, l’Inde et les fabuleuses représentations de Bouddha.  Revêtu de ses habits plissés ou lisses, sa tête qui porte la bosse de l’intelligence se distingue aussi par ses yeux de génisse et ses boucles d’oreille. Plus loin un magnifique bronze de Shiva, destructeur du nain, démon de l’ignorance et son geste d’absence de crainte, la paume en avant, symbolique qui se retrouve dans toutes les danses traditionnelles et sacrées de ces régions. 

Quelques salles plus loin le Vietnam, avec deux familles de populations contrastées, au Sud, les Cham et au Nord, une population sinisée par 10 siècles de présence chinoise. Une magnifique représentation d’un bodi salva, dont on nous dit qu’il est un « presque Bouddha ». 

Ensuite la Thaïlande, avec ses populations khmer et mhon puis les thaï à partir du 13^ème siècle. On admire au passage un bouddha Thaï. 

Avant de quitter le rez de chaussée, présentation d’un gigantesque monument d’entrée de ville du Cambodge, puis nous gagnons le premier étage et son ancienne bibliothèque superbement restaurée et reconvertie en salle de lecture, espace classé monument historique, avec ses collections de miniatures indiennes, mogoles, du Rajasthan, etc.. 

Suit la collection Riboud avec ses tissus aux couleurs résistantes, ses bijoux et broderies. 

Viennent après le Népal et le Tibet, et une pièce maîtresse du musée, le mahakala Shiva terrassant l’hérétique.

Nous reprenons ensuite la route de la soie et l’Afghanistan ; l’actualité donne à ce lieu une dimension particulière ; c’est en 1920 que les fouilles ont été partagées entre Paris et Kaboul, notamment celles de la région de Begram, actuellement bombardée. Nous abordons l’ouest de la Chine avec les découvertes de la mission Paul Pelliot, dans les grottes de Mogao. Textes et peintures du 10^ème siècle, les plus anciens découverts en Chine. Viennent dans une salle adjacente les célèbres chevaux chinois, constituant le matériel funéraire traditionnel. Puis l’éléphant en bronze, vase à alcool de millet, chef d’œuvre de la métallurgie du 11^ème siècle. 

Un étage plus haut, les peintures chinoises et les vases aux couleurs bleu et blanc, mariage de l’émail et de la céramique. 

Les meubles ensuite, dont un hasard a fait que les deux éléments d’une même paire de meubles d’apparat, en laque peinte incrustée, aient été découverts à 50 ans d’intervalle. 

La section Coréenne avant de conclure cette fabuleuse aventure par le Japon et son statuaire en bois, creusé pour éviter l’éclatement, laqué et doré pour lui donner l’apparence du bronze. 

Une volée d’applaudissements pour remercier notre guide de nous avoir fait découvrir avec autant de simplicité et de clarté une remarquable fresque historique de cette partie du monde. 

Les appétits se sont aiguisés entre temps et c’est au pas de course que nous gagnons le restaurant du musée, lui aussi entièrement dédié à la cuisine asiatique et qui donne à la visite de ces lieux une remarquable impression d’homogénéité. 

En conclusion, une prise de contact culturelle qui ne peut que susciter l’envie de revenir.

Les participants se sont déclarés unanimement enchantés par cette visite qui témoigne de la variété des thèmes des rencontres organisées par le Groupe de Paris des Anciens de Fauriel.

             Guy BOYADJIAN 

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Groupe du matin	Groupe de l'après-midi

Tête de Bouddha	Statue entrée

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