soirée du mercredi 26 février 2003
Dîner-rencontre avec Michel DUBOIS,
Ingénieur hyperfréquences THALES
« DRONES : Les avions sans pilote…»
Après Taverny, c'est encore un sujet lié
principalement à la défense nationale qui réunissait le Groupe de Paris de
l' « A » autour d'un dîner-rencontre consacré aux drones, les avions sans
pilote. Notre camarade Alain TIRARD nous présenta le "pilote" de la soirée,
son ami Michel DUBOIS, Ingénieur tubes et composants hyperfréquences au sein
de la société Thalès qu'il avait convié, avec notre Président Jean TARDY, à
nous faire découvrir les enjeux de ces "avions sans pilotes" et la diversité
de leurs missions. Rappelons que l'entreprise Thalès est issue de la fusion
récente de Thomson Électronique et surtout de la prestigieuse Électronique
Serge Dassault à laquelle avait toujours collaboré Michel Dubois.
L'étude et
la fabrication de drones ont été justifiées dans la mesure où le coût d'un avion
de chasse est constitué à 50% de mécanique et à 50% d'électronique. L'essentiel
de l'électronique est consacrée à la protection du pilote qui court malgré tout
le risque d'être tué ou capturé. D'où l'idée d'avions sans pilote pour des
missions qui peuvent être commandées à distance. Le résultat en est des avions
de taille généralement plus réduite, ayant un coût de revient inférieur de 80% à
celui d'un avion classique !
Les
différentes fonctions que peut remplir un drone sont nombreuses : observation,
désignation d'objectif (pour guider un missile tout en gardant la cible sous
contrôle), action anti-intrusion, écoute électromagnétique, brouillage,
évaluation de pollution, vérification de résultats de frappes. Les drones
pourraient aussi servir à neutraliser des dispositifs ennemis ou à des missions
d'interceptions, mais ces fonctions sont peu développées. On peut résumer ces
fonctions en deux catégories : observer ou combattre. Sachant qu'un drone peut
avoir la même signature radar qu'un avion piloté, ils peuvent également servir
de leurres ou bien détourner vers eux un missile destiné à un avion piloté.
Guidés à
partir d'un avion AWACS ou d'un satellite, les drones ont des performances leur
permettant de voler à une vitesse de 150 à 750 km/h, voire 1100 km/h. Leur
altitude de vol est également très variable. Certains drones ne sont pas
récupérés. Quand ils le sont, ce n'est généralement pas à leur point d'envol,
compte tenu de leur autonomie, bien qu'un drone ait réussi un jour un aller et
retour États-Unis - Portugal… sans escale ni ravitaillement en vol.
Leur taille
plus petite que celle d'un avion permet de les lancer à partir de la plate-forme
d'un camion. Certains pays ont même développé (et utilisent) des micro drones à
l'envergure, la vitesse et le bruit réduits afin de satisfaire aux conditions de
déplacement en milieu urbain. Ces appareils sont cependant capables d'embarquer
caméra et radar laser, également micro.
Les missions
d'observation des drones ressemblent à celles assurées par les satellites avec
l'avantage de pouvoir voler sous les couches nuageuses et donc de faire des
observations par tous temps. Drones et satellites sont donc complémentaires.
Malgré leur
filiation militaire, on utilise aussi des drones dans le domaine civil : en
cartographie, hydrologie, agriculture, en particulier dans des secteurs rendus
hostiles par la guérilla…
Notre invité a passionné la quarantaine de participants à ce dîner qui
durent, vu l'heure tardive, être stoppés dans leurs nombreuses questions tant
ils avaient envie d'en savoir plus. En remerciant Michel DUBOIS, Jean TARDY
souligna la grande qualité de son exposé et le plaisir que, tous, nous y avions
pris.
Pierre-Marie VERCHÈRE
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