La visite des grands appartements du Palais Impérial qui suivit ce repas fut
conduite par une conférencière remarquable.
Elle attira notre attention sur les points suivants :
Les architectes Gabriel, commis par Louis XV pour reconstruire un palais digne
d’une cour importante, ont astucieusement utilisé les accidents du terrain pour
élever un ensemble d’un beau classicisme terminé par Louis XVI.
De
cette époque, fin XVIII ème, ne subsiste aucun mobilier (dispersé à la
Révolution) mais des inventaires permettent de savoir exactement ce qu’il y
avait dans chaque pièce. Quoi qu’il en soit les conservateurs ont voulu rester
toujours au plus près de la réalité historique.
Des éléments décoratifs tels les trompe-l’œil de Sauvage en dessus-de-porte et
de cheminée s’offrent encore à nos regards admiratifs
C’est Napoléon Ier qui reprit, en 1807, cette très belle propriété des Rois de
FRANCE où il ne séjournera pourtant que deux fois et investit dans un mobilier 1er
Empire somptueux.. Citons, pour mémoire, l’éblouissante chambre à coucher où
Napoléon et la jeune Marie-Louise d’Autriche furent réunis pour la première fois
le 27 mars 1810 !
La
chapelle Palatiale au vitrail original vit l’éclosion de la dynastie belge par
l’union, le 9 avril 1832, de la fille aînée de Louis-Philippe Louise d’Orléans à
Léopold Ier
Enfin, n’oublions pas que le Palais fut aussi la résidence préférée, pendant 14
ans, de l’Empereur Napoléon III et d’Eugénie de Montijo épousée à Compiègne en
janvier 1853.
Le
couple impérial y venait pour chasser et surtout recevoir. Certains salons
rappellent les goûts de l’Impératrice Eugénie pour les mélanges de styles ou
pour l’exotisme.
La
galerie de bal, construite en quelques mois par Napoléon Ier pour l’arrivée de
Marie-Louise, servit autant de salle de bal que de salle à manger sous le second
Empire.
Des photos du groupe y furent prises avant de terminer par la salle des gardes
restituée dans son état fin XVIII ème et décorée de sculptures représentant
Alexandre le Grand et ses conquêtes.
16
heures ! Nous n’avions pas vu le temps passer et nous prenions congé de notre
charmante et érudite guide, pour nous rendre, à quelques pas de là, au théâtre
Impérial où nous retrouvions 4 autres personnes et notre camarade Christian
JUIN, ancien de Fauriel et auteur avec Bruno STREIFF du nouveau livret en
français de l’opéra de Rossini : « Le Barbier de Séville ».
En attendant la représentation nous fûmes invités à une visite guidée du
théâtre dédié à l’art lyrique et aux concerts.
En
1866, Napoléon III donne l’ordre de construire le théâtre à l’emplacement d’un
ancien couvent de Carmélites.
C’est une structure métallique recouverte de bois.
Ce
théâtre à l’Italienne dispose de 805 places et d’une fosse pouvant accueillir de
50 à 60 musiciens.
Il bénéficie d’une
excellente acoustique en tous points.
Bien que terminé, ce
théâtre n’a jamais servi, du temps de Napoléon, du fait de la guerre de 1870. Il
est resté « endormi » jusqu’à la reprise de travaux en 1989 et a été
officiellement inauguré en 1991. Il fonctionne, dans le cadre d’une association,
sous la direction de Pierre JOURDAN.
Un
passage, au parterre haut, devait permettre l’accès direct du Palais au théâtre
mais n’a jamais été mis en service (porte murée).
Le
salon de l’Empereur comporte des trompe-l’œil d ‘instruments de musique et un
« tapis moquette » imitation parquet « Versailles ».
La représentation elle-même fut très applaudie.
Le
fil directeur de ce « Barbier de Séville 2002 » était tenu sur scène par
Christian JUIN en Beaumarchais ressuscité et, si le style « bouffe » de l’opéra
de ROSSINI réjouissait par de nombreux effets comiques, il n’en restait pas
moins porteur d’un message plus sérieux, la liberté de choix, la liberté
d’aimer, toujours d’actualité.
Un hommage unanime, en coulisse, à l’issue de la
représentation fut rendu à Christian JUIN par ses 22 amis stéphanois.
Chacun
repartit, peu après 20h30, comblé, malgré un temps détestable, par cette belle
journée.
Geneviève TROMPARENT