Groupe de Paris des Anciens Élèves du Lycée Claude-Fauriel de Saint-Étienne

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soirée du lundi 11 février 2013
accueil des élèves qui ont intégré une école parisienne en 2012
conférence de Christian VOLLE : la déficience visuelle en France
les nouvelles technologies au service des aveugles et des malvoyants

le compte-rendu   les photos de la soirée

compte-rendu de la soirée

Accueil des participants

Le 11 février 2013, c’est Jean TARDY, président d’honneur du Groupe de Paris, qui,  a accueilli près d’une quarantaine d’anciens de Fauriel dans les locaux du Centre Résidentiel Valentin Haüy rue Petit (Paris 19e). Jean TARDY a présenté l’intervenant de la soirée qui n’était autre que Christian VOLLE, président du Groupe de Paris.

Christian VOLLE est en effet depuis juillet 2007 chargé de mission auprès du président de l’Association Valentin Haüy (AVH), principale association française œuvrant au service des aveugles et des malvoyants.

Comme l’a indiqué Corinne LEVINDREY, représentante de la direction de l’établissement, le Centre Résidentiel Valentin Haüy est une structure créée par l’Association Valentin Haüy qui abrite dans un même ensemble immobilier deux résidences-services indépendantes, l’une destinée aux retraités déficients visuels désirant vivre chez eux, en toute autonomie, dans un cadre adapté au handicap, l’autre accueillant temporairement des étudiants ou jeunes travailleurs déficients visuels venus en général de province.

 

Christian VOLLE a remercié Émilie PLOTON et Alexis WAECHTER pour le travail de liaison qu’ils effectuent avec le lycée ainsi qu’avec les nouveaux intégrés.

En 2012 le nombre d’intégrés s’est encore accru par rapport à l’année précédente.

Quatre des anciens de Fauriel ayant intégré une école parisienne à la rentrée 2012 étaient présents et se sont présentés. Il s’agit de :

·         Jean-Baptiste BORRES (AgroParisTech)

·         Estelle BOULLU (AgroParisTech)

·         Charles GINOT (HEC)

·         Lola TERRY (ESCP Europe)

 

La déficience visuelle en France

Christian VOLLE rappelle quelques définitions relatives à la déficience visuelle

·         Cécité (aveugles)

o    vision centrale nulle ou inférieure à 1/20 de la vision normale

·         Malvoyance : définition adoptée dans l'enquête INSEE HID (Handicaps - Incapacités – Dépendance)

o    malvoyants profonds : vision résiduelle limitée à la distinction des silhouettes,

o    malvoyants moyens : incapacité à reconnaître un visage à 4 mètres, incapacité à lire et écrire,

o    malvoyants légers : quelques difficultés à reconnaître un visage à 4 mètres, quelques difficultés à lire et écrire.

 

En France, on estime qu’il y a :

·         65 000 personnes aveugles

·         1 200 000 personnes très malvoyantes (profonds + moyens)

·         600 000 malvoyants légers

Le nombre d’aveugles est stabilisé

Le nombre de malvoyants va s’accroître en raison du vieillissement de la population.

 

Les principales difficultés découlant de la déficience visuelle concernent :

·         La compréhension de l’espace

·         L’accès à l’information écrite ou visuelle

·         Le temps nécessaire qui est plus important que pour un voyant, par exemple

o    voyant : lecture jusqu’à 700 mots/mn

o    très bon brailliste : 200 mots/mn

 

Les critères influant sur les conséquences de la déficience visuelle sont :

·         l’âge

par rapport à une déficience visuelle précoce ou de naissance, une déficience visuelle intervenant à l’âge adulte se différencie :

o    En « plus » par

§  L’existence d’une « banque d’images »

§  La capacité à se représenter certains concepts (Couleur – ombre – formes…)

o    En « moins »

§  Des réticences à l’idée d’importants réapprentissages

§  Un sentiment de perte

·         le type de déficience visuelle

·         le comportement de l’entourage (avec notamment, dans le cas des tout jeunes enfants, un risque de surprotection)

 

Pour compenser la perte de la vision, l’on utilise

·         le toucher qui permet :

o    la perception de l’environnement immédiat

o    la lecture grâce au braille

le toucher est une modalité analytique

·         l’audition

o    sens des masses : par la réflexion des sons on peut, si ce sens est affiné, ressentir les volumes (masses) à proximité, les pleins / les vides.

 

S’agissant des relations des personnes voyantes avec les personnes déficientes visuelles, Christian VOLLE rappelle quelques règles de base :

·         il faut proposer son aide et non l’imposer

·         en matière de guidage

o    principe : le guide doit être devant

o    précéder, ne pas pousser

·         Comment décrire

o    « par là » « là-bas » n’a pas de sens

o    Dire plutôt « votre verre est à droite »

o    Les mots « voir » « regarder » « aveugle » ne sont pas tabous

Pour en savoir plus, Christian VOLLE invite les participants (ou toutes personnes intéressées par le sujet) à se reporter au guide Pas cela … ceci et/ou au film Un regard pour deux téléchargeables sur www.avh.asso.fr.

L’Association Valentin Haüy

Christian VOLLE donne ensuite quelques indications relatives à l’Association Valentin Haüy, en commençant par quelques repères historiques :

 

Année

Évènement

1785

Valentin Haüy crée la première école pour aveugles (qui deviendra plus tard l’Institut national des jeunes aveugles – INJA)

1809

Naissance de Louis Braille

1819

Entrée de Louis Braille à l’Institution Royale des Jeunes aveugles

1821-1825

Braille invente et met au point l’écriture à points saillants qui porte son nom

1889

Maurice de La Sizeranne crée l’Association Valentin Haüy pour le bien des aveugles

2006

Nouveaux statuts : Association Valentin Haüy au service des aveugles et des malvoyants

 

La mission de l’Association Valentin Haüy (AVH) est de lutter avec et pour les personnes déficientes visuelles pour :

o    la reconnaissance de leurs droits,

o    leur participation à part entière à la vie sociale et professionnelle,

o    le développement de leur autonomie au quotidien,

o    leur information et l'information du grand public sur la réalité du handicap visuel, les moyens de sa prévention et la nécessité de toujours faire évoluer le regard que la société, et parfois les personnes déficientes visuelles elles-mêmes, portent sur le handicap.

 

En bref, l’Association Valentin Haüy se caractérise par :

·         Une gestion associant déficients visuels et voyants

Le conseil d’administration et le bureau qui en émane comportent autant de membres déficients visuels que de membres voyants

·         L’importance accordée au bénévolat

l’association compte 3000 bénévoles (dont 2640 dans les comités régionaux et locaux)

491 salariés contribuent aussi aux missions de l’association

·         l’organisation a trois composantes

o    le siège

o    118 comités régionaux et locaux

o    9 établissements (2 Centres de formation, 2 Entreprises adaptées, 2 ESAT (Établissements et Services d’Aide par le Travail), 1 Centre résidentiel, 1 Centre de vacances, 1 Service d'Accompagnement à la Vie Sociale pour Déficients Visuels (SAVS DV)

 

Les services rendus par l’Association Valentin Haüy concernent divers domaines :

·         Informer, conseiller, orienter

·         Défendre les droits des personnes déficientes visuelles

·         Contribuer à la formation professionnelle - favoriser l’emploi

·         Restaurer, maintenir et développer l’autonomie

·         Promouvoir l’accès à l’écrit

·         Proposer des activités culturelles, sportives, de loisir

·         Contribuer à la prévention de la cécité

·         Aider les déficients visuels de pays en développement

 

Avec les technologies, des possibilités nouvelles

L’arrivée de nouvelles technologies a considérablement élargi le champ des possibles pour les déficients visuels.

Le principe commun des diverses solutions consiste à :

·         optimiser l’utilisation des capacités visuelles résiduelles (cas des personnes malvoyantes)

·         recourir au toucher et/ou à l’audition

De nombreux domaines sont concernés

·         aide à la vie quotidienne

·         culture

·         utilisation de l’informatique et d’Internet

Une condition indispensable est à respecter : l’accessibilité

 

Informatique adaptée

Dans le cas des malvoyants disposant de capacités visuelles résiduelles suffisantes, il est fait usage de logiciels d’agrandissement. Ces logiciels ont pour principales fonctions :

·         présentation du contenu de l’écran sous plusieurs formes (plein écran, loupe, ligne, écran partagé…)

·         modification très fine des couleurs d’affichage (inversion de polarité, affichage en noir et blanc, suppression ou remplacement de couleurs...)

·         certains logiciels offrent aussi des aides sonores (lecture des textes affichés, prononciation des saisies faites au clavier).

 

Dans le cas des aveugles, l’informatique adaptée repose sur le recours à un logiciel de revue d’écran qui Intercepte tout ce qu’une personne voyante perçoit sur l’écran : menus des logiciels, icônes, boîtes de dialogues, contenu des documents (pages Word, pages Web, messages électroniques, ...).

La restitution des informations se fait le plus souvent par synthèse vocale avec possibilité de régler la vitesse, la « verbosité », …

Pour ceux qui maîtrisent le braille, il est également fait usage d’une plage tactile braille (également appelée afficheur braille) constituée de cellules piézoélectriques de huit points et reconstituant les caractères braille correspondant à une portion de ligne de l’écran. L’utilisation des plages tactiles braille est limitée par deux facteurs : d’une part seule une minorité des aveugles maîtrise le braille, d’autre part ces équipements ont un coût très élevé (8 000 à 10 000 € pour 80 cellules). La plage tactile braille permet d’avoir l’orthographe précise des mots ainsi que la ponctuation ; en outre son usage est silencieux.

 

Lors d’une réunion, un aveugle peut utiliser un bloc-notes braille. Il s’agit d’un appareil portable autonome permettant la prise de notes à partir d’un clavier (braille ou azerty). Selon les modèles, il dispose d’un ensemble plus ou moins étendu de fonctions telles que traitement de textes, agenda, carnet d’adresses, calculatrice, gestionnaire de bases de données, lecteur multimédia avec fonctions Daisy (voir ci-dessous). Sa connexion à un ordinateur permet la synchronisation des données, en même temps que le bloc-notes joue le rôle d’afficheur braille.

 

Culture

Dans le domaine de la culture, une machine à lire est un appareil intégré, simple d’emploi, qui permet, en plaçant une page imprimée sur la vitre d’exposition, de faire reconnaître automatiquement le texte et d’en avoir une restitution par synthèse vocale.

 

Les livres audio sont désormais au format Daisy  (Digital Accessible Information SYstem), spécialement conçu pour faciliter la lecture par les aveugles ou les malvoyants et, plus généralement, par tous les publics empêchés de lire des supports imprimés. Les livres audio Daisy comportent des fichiers audio et un fichier de contrôle permettant à l'utilisateur de naviguer aisément dans le document.

Les livres Daisy présentent de multiples avantages : son numérique de grande qualité, grande compacité, possibilité de téléchargement par Internet, navigation structurée dans le livre (par chapitre, par phrase, etc.), possibilité de faire varier la vitesse de lecture sans distorsion de la voix.

Le support le plus courant pour les livres Daisy est le CD, lisible soit sur un lecteur adapté soit sur un micro-ordinateur. Les livres Daisy peuvent aussi être stockés sur des cartes SD lues soit sur des lecteurs-enregistreurs mobiles soit sur certains téléphones portables. Les livres audio Daisy peuvent également être téléchargés depuis le site de la médiathèque Valentin Haüy.

 

Grâce à l’Audiovision (ou audiodescription), procédé consistant à introduire des commentaires concis entre les dialogues pour décrire aussi bien le contenu des images que le déroulement de l'action, les aveugles peuvent « voir » des films dans des salles de cinéma équipées, sur DVD ou à la télévision.

 

Vie quotidienne

 

Le téléagrandisseur est un appareil disposant d’un plateau coulissant sur lequel on place les documents à consulter (manuscrit, imprimé, photo, ...) et d’un système optique et/ou électronique donnant une image grossie d’une manière adaptée aux besoins de l'utilisateur malvoyant. En général, il propose différents niveaux de grossissement, un réglage des couleurs (texte, fond d'écran), de la luminosité, du contraste … Certains modèles haut de gamme offrent une fonction de lecture vocale automatique des documents imprimés.

 

La loupe électronique est un appareil de dimensions plus réduites, généralement portable, permettant une utilisation nomade.

 

Divers appareils parlants sont de nature à aider les personnes déficientes visuelles :

·         à la cuisine : balance ou pot-doseur parlant

·         pour la santé : thermomètre, tensiomètre ou lecteur de glycémie parlant

·         pour choisir ses vêtements : détecteur de couleurs parlant

·         pour repérer les objets : étiquettes vocales (l’enregistrement étant effectué par la personne déficiente visuelle)

·         pour faciliter les déplacements : GPS vocalisé ou canne électronique pour la détection d’obstacles.

 

Les téléphones mobiles et smartphones sont également utilisés par les personnes déficientes visuelles :

·         logiciels de vocalisation prenant en charge la plupart des fonctions du téléphone mobile : appels

gestion des contacts, SMS, e-mails, Internet…

·         sur certains modèles

o    logiciel de grossissement d’écran (pour les malvoyants)

o    utilisation en loupe électronique

o    logiciel de reconnaissance de caractères couplé à l’appareil photo du téléphone
       ►lecture par voix de synthèse d’un texte imprimé

·         Possibilités accrues avec les dernières générations de smartphones

o    commande vocale (par exemple Siri sur iPhone) ; nécessite d’être connecté

o    mais délai pour s’habituer à l’absence de touches

 

Du bon emploi des technologies

L’accessibilité : la condition indispensable

Les exemples qui précèdent ne doivent pas laisser croire qu’une innovation technologique représente automatiquement un progrès pour les déficients visuels.

Dans certains cas, ce qui constitue une amélioration pour une personne voyante peut être source de régression, voire de blocage, pour un déficient visuel s’il n’y a pas de mesures adaptées pour assurer l’accessibilité. Cela a été le cas il y a une vingtaine d’années lorsque l’informatique est passée du « mode caractère » au graphique. Aujourd’hui, ce sont les interfaces tactiles qui remplacent les boutons ou les touches physiques sur les appareils ménagers ou les téléphones ; dans ces cas, la solution passe par la vocalisation. Cela implique que les industriels prennent en compte les questions d’accessibilité dès le stade de la conception des produits. 

La mise des technologies au service des déficients visuels relève globalement d’une double approche : d’une part il peut y avoir des utilisations des technologies spécifiquement dédiées aux déficients visuels, d’autre part, et c’est aussi important, il faut veiller à ce que les technologies qui apparaissent soient également accessibles aux déficients visuels et ne constituent pas, faute de précautions, un facteur d’exclusion

 

Les freins – les conditions d’une bonne appropriation

Comme cela existe dans une partie de la population voyante, il y a chez certains déficients visuels, notamment parmi les plus âgés, une appréhension face à de nouveaux outils et les capacités d’apprentissage varient d’une personne à l’autre. Le coût de certains outils constitue un frein supplémentaire à la diffusion des solutions. Pour une bonne appropriation des nouveaux outils, il est donc indispensable de fournir une information adéquate et de dispenser une formation adaptée.

 

Pour aider l’Association Valentin Haüy

Après avoir répondu à diverses questions, Christian VOLLE conclut son propos en indiquant sous quelles formes l’action de l’Association Valentin Haüy au service des aveugles et des malvoyants peut être soutenue.

Les particuliers peuvent apporter une aide financière, sous forme de dons (déductibles à 66 % de l’impôt sur le revenu et de 75 % de l’impôt sur la fortune) ou de legs. Ils peuvent aussi donner leur temps en devenant bénévoles.

Pour les entreprises, il existe diverses formes de concours :

·         Mécénat financier

·         Mécénat de compétences (mise à disposition gratuite de salariés ou fourniture gratuite de prestations)

·         Versement de la taxe d’apprentissage aux établissements de formation de l’AVH.

            

photos de la soirée

Lola TERRY - Charles GINOT
Jean-Baptiste BORRES - Estelle BOULLU
Christian VOLLE - Émilie PLOTON
Alexis WAECHTER - Jean TARDY
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