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samedi 6 novembre 2004
Visite de La Boisserie à Colombey-les-Deux-Églises
et d'une sucrerie à Arcis sur Aube
compte-rendu de la visite
Exposé sur la déshydratation de la
luzerne - visite de l'usine
Nous avons eu le plaisir de faire une visite à
deux détentes, l’une « histoire contemporaine », l’autre
« agriculture/industrie ».
1- La
Boisserie :
En 1934 le
Général de Gaulle achète la demeure en viager pour Anne, sa fille trisomique.
C’est une ancienne brasserie, construite en 1810, qui a donné son nom à la
demeure. Inoccupée pendant la guerre, elle fut en partie détruite par un
incendie. Revenu en mai 1946, le Général fit construire la tour d’angle qui
abrite son bureau. Il avait pris l’habitude de venir dans ce domaine tous les 15
jours. Aujourd’hui, la Boisserie appartient à son fils, l’Amiral Philippe de
Gaulle.
La salle à manger, au sol carrelé blanc et noir,
présente un mobilier modeste. Cette pièce ne renferme que des cadeaux personnels
reçus par le Général : deux amphores romaines repêchées et offertes par la
Marine française, un coq en émaux sur fond bleu offert par le Roi d’Afghanistan,
un tapis venant du père d’Hassan II, une plaque « rue Princesse », don de sa
ville natale de Lille.
Dans le vestibule, sont exposés des masques africains ainsi que deux
splendides défenses d’éléphant. Sous l’escalier, le Général avait fait installer
« la » ligne téléphonique de rigueur, eu égard à sa fonction présidentielle.
Le salon, traditionnel, renferme une vitrine où sont
exposés divers cadeaux, dont une piéta, don du Chancelier Konrad Adenauer en
septembre 1958, seul homme d’état reçu à la Boisserie.
La bibliothèque fut réellement « la pièce à vivre ».
C’est là qu’il mourut le 9 novembre 1970 d’une crise cardiaque, en faisant une
patience. Le mobilier est resté en place : le fauteuil et la table à jeu du
Général, à côté le lampadaire éclairant également le fauteuil et le secrétaire
de Mme de Gaulle et de l’autre côté de la pièce, la télévision. Au-dessus des
bibliothèques, les photos en noir & blanc, dédicacées par tous les chefs d’état
rencontrés (Kennedy, la Reine Elizabeth II, Baudoin et Fabiola, le Shah, Hélaï
Sélassié, Churchill, etc.) ainsi qu’une collection de lampes de mineurs, offerte
par les mineurs lorrains. On voit également un coffre à cigares offert par
Fidel Castro et une laque asiatique de la Délégation du Sud-Vietnam.
Le bureau, attenant à la bibliothèque,situé dans la
tour d’angle, et protégé par une porte vitrée, ne se visite pas.
Après une visite au cimetière, et le déjeuner au restaurant, deuxième visite :
2.- Sucrerie d’Arcis-sur-Aube
Munis de casques
et d’écouteurs, nous suivons le guide dans une usine très bruyante et au sein
d’odeurs fortes et désagréables. Les camions, remplis de tubercules, vont à la
pesée, puis à l’échantillonnage. De façon aléatoire, 2 sondes prélèvent en
moyenne 170 à 180 kg. Les tubercules vont ensuite au décolletage manuel (le
collet, peu sucré, est destiné ensuite aux cochons). Un échantillon numéroté, de
5kg, sera râpé pour analyse en laboratoire, détermination de la teneur en sucre,
et par là même du prix de chaque livraison. Viennent ensuite le lavage en
continu des betteraves dans d’énormes cylindres, puis l’essorage.
Pour extraire le sucre, la racine est coupée en forme de toits pour une
meilleure osmose avec l’eau, puis la betterave débitée en filaments sur des
tapis roulants. Le tout est envoyé dans un diffuseur : le sucre fond dans l’eau,
puis on recueille le jus sucré et la cossette épuisée.
Pour épurer le jus de ses impuretés, on utilise du lait de chaux et du gaz
carbonique ( à titre indicatif, il faut 25 kg de pierre à chaux pour 1 tonne de
betteraves); ce lait permet la formation de sels insolubles et de précipités
fixateurs d’impuretés. Après passage dans des filtres, on obtient un jus sucré
clair.
Porté à
ébullition, le jus traverse une série de chaudières. Au terme du circuit, le jus
est devenu sirop contenant 65% à 70% de saccharose. Vient la phase de
cristallisation dans de grandes tours à lucarnes/loupes permettant de voir le
bouillonnement et la cristallisation. Du sucre glace est introduit pour
ensemencer le sirop. La masse cuite est alors envoyée dans des turbines
essoreuses rapides : le sirop est évacué, le sucre blanc cristallisé se dépose
sur les parois. Après lavage par pulvérisation d’eau et de vapeur, il est séché,
refroidi, et prêt à la consommation. Ce sucre est entreposé dans des silos, puis
envoyé vers des ateliers d’ensachage.
La sucrerie possède ses propres ateliers (visite sommaire) : chaudronnerie
(plieuses, guillotines, pompes), mécanique générale, électricité (l’usine
consomme chaque jour l’équivalent de la consommation d’énergie de la ville d’Arcis).
Créée en 1964, la
sucrerie s’étend sur 76 ha, dont 6 ha de bâtiments. 200 personnes y travaillent
en permanence, mais l’activité est saisonnière : 3 mois de travail à flux
continu 24h sur 24, 7 jours sur 7, personnel en 3x8. En dehors de cette période,
le personnel est affecté à l’entretien et la maintenance. En 2004, l’usine a
traité 1.200.000 hectolitres.
La distillerie, classée Seveso 2, ne se visite pas. Le jus fermenté avec de la
levure donne du vin à 12°. Après distillation de l’alcool à 96°, on obtient des
carburants verts, du parfum, du rhum de betterave, des produits pharmaceutiques,
du sirop.
Nous terminons la
visite par la vision d’un film récapitulatif de l’industrie de la betterave
sucrière. Cette sucrerie est une installation industrielle de très grande
taille, avec une automatisation poussée. C’et la rencontre performante de
l’agriculture avec l’industrie.
Un grand
merci à Philippe Barbut, Alain Tirard et Jean Tardy pour l’organisation de ces
2 visites passionnantes.
Andrée HELLENIS
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Le groupe
devant La Boisserie |
Le groupe devant la sucrerie d'Arcis |
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