Groupe de Paris des Anciens Élèves du Lycée Claude-Fauriel de Saint-Étienne

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soirée du jeudi 22 mai 2008
dîner-rencontre avec Alain RANCHOUX
  « Panorama de la presse d'informations générales »

le compte-rendu   les photos de la soirée

compte-rendu de la soirée

Le 22 mai 2008 le Groupe de Paris des Anciens de Fauriel avait le plaisir de se retrouver autour d’un repas raffiné au FIAP Jean Monnet (Paris 14è). Ce plaisir était d’autant plus grand qu’il était l’occasion d’accueillir Alain RANCHOUX, Ancien de Fauriel lui aussi, et membre du Club des Ambassadeurs de Saint-Étienne.

Sa carrière, à Time Magazine d’abord, à Paris ou à Londres, pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique – puis à Ziff Davis ou à Sybex, le mènent en 2000 à Marianne, comme Directeur Général jusqu’en mai 2008.
Son exposé « Panorama de la presse d’informations générales » fut donc celui d’un expert, doublé d’un humoriste, dont la compétence s’alliait à une grande simplicité
.

« Le goût de la vérité n’empêche pas de prendre parti » nous dit-il d’emblée, citant Camus … mais aussi, avec Voltaire, « le fait vaut mieux que la vérité »…

Il fit d’abord l’historique de la presse écrite, laissant de côté l’Antiquité et le Nouveau Testament, dont on a pu se demander si c’était « de la presse » ou non.

1631 : C’est la date où Théophraste Renaudot, qui fut médecin ou pharmacien, créa un magazine hebdomadaire, « La Gazette ». Celle-ci a véhiculé les idées de Richelieu, donc celles d’un gouvernement.

En 1770/80 : Un quotidien « Le journal de Paris » traite essentiellement de littérature ou de la vie des spectacles.

1826 est la date de création du « Figaro », le seul journal qui existe encore et qui, comme chacun sait, emprunte son titre à l’un des personnages de Beaumarchais. Son style ? voir la boutade « un sujet, un verbe, un compliment ».

1835 : Création de l’Agence Havas, par Charles Havas. Son rôle ?  Une agence de presse capable de recueillir des informations de l’étranger et de les redistribuer. A cette époque, les délais sont énormes et aucune vérification n’est faite.

1838 : Les quotidiens « Le Siècle », « La Presse » mettent en place un système d’abonnement, voire de publicité. Abonnement au Siècle : 40 sous. La Presse se vend à un sou dans les kiosques car elle est financée en grande partie par la publicité.

De 1850 à 1900 : la technologie – et donc le journalisme – changent. Les rotatives, les cylindres d’impression, permettent des tirages plus importants.

Le 29 juillet 1881 est une grande date : celle de la loi du droit d’afficher, mais qui affirme aussi que les pouvoirs publics n’ont aucun droit sur la presse  sauf :

- délit de diffamation,

- provocation au crime et délit,

- incitation à la désobéissance militaire,

- offense au Président de la République,

- diffamation des Corps de l’État.

Cette loi, toujours d’actualité, jamais remaniée, s’applique dans sa totalité.

 

1915 : Naissance du Canard Enchaîné, très lié à la situation politique.

1923 : Time Magazine. - 1933 : NewsWeek, créé par deux dissidents de Time.

1944 : Le Monde (350 000 ex/jour), Le Parisien, France-Soir.

1953 : L’Express (Jean-Jacques Servan-Schreiber & Françoise Giroud)

1963 : Le Nouvel Observateur (Jean Daniel)

1972 : Le Point - 1973 : Libération. - 1984 : L’Évènement du Jeudi.

1997 : Marianne. Question : Ce journal ne donne-t-il pas dans la presse people ? – Les conditions économiques sont mauvaises, sauf en 2007. La tendance, pour améliorer la situation, est d’aller dans le sens de ce que le lecteur demande.

 

Comment se compose un magazine ?

-        Le chaud, en début de cahier,

-        Le froid, en deuxième partie du magazine,

-        Le marbre, ce qu’on n’a pas pu imprimer la semaine d’avant faute de place.

 

Exemple du Time Magazine : 850 000 mots écrits équivalent au roman « Guerre & Paix ». Donc 800 000 mots au moins sont obligatoirement en reste chaque semaine.

Pour Marianne,  zéro mot reste pour le marbre. Pour les autres journaux, 10 à 15% restent au marbre.

Marianne se vend en kiosque. Les autres journaux sur 85% d’abonnements. Donc la décision du choix de la couverture est très importante. Alain Ranchoux détaille par exemple celle de Marianne du 25 mai 2008.

 

Une exception française : la faiblesse des quotidiens. Au Japon, certains quotidiens sont tirés à 8 millions d’exemplaires.

Il existe, en France, 4 news magazines. Aux USA, 2. En Allemagne, 2. En Espagne, 1. En Italie, 1. En Angleterre, 1 (The Economist).

 

D’autres questions sont traitées, comme la relation de la presse avec l’industrie : cf. les groupes Dassault, Bouygues, Hachette, etc. Ces groupes font-ils du « business » ou est-ce leur « danseuse » ?

Autre sujet : mainmise des grands groupes politiques liés au pouvoir ? « Une presse riche doit être une presse libre » ou l’inverse : « une presse libre doit être une presse riche ». Il y a parfois proximité inquiétante entre la presse et le pouvoir.

 

Existe-t-il une censure ? Alain Ranchoux rappelle l’étonnement de De Gaulle devant Kennedy voici 50 ans : « Vous ne gouvernez pas les médias ? » Ce n’est plus le cas, mais les médias se déchaînent peu contre le pouvoir. La grande crainte actuelle, c’est de voir les médias s’autocensurer eux-mêmes par crainte d’avoir des ennuis.

Il existe aussi des censures économiques comme celle dont le groupe LVMH avait frappé le magazine Elle il y a peu (retrait de publicité durant quelques mois).

Dans quels pays la presse est-elle la plus libre ? Réponse : les USA, l’Angleterre, la France.

Le Canard Enchaîné n’a pas d’équivalent ailleurs dans le monde. Il tire à 450.000 exemplaires sans publicité.

 

Autre question : le journalisme d’investigation. La presse aide souvent à trouver l’information véritable. Mais quelquefois la vérification de l’info est faible : cf. l’affaire Dominique Baudis, ou récemment l’annonce prématurée de la mort de Pascal Sevran.

 

Les rapports avec l’AFP font aussi l’objet d’un débat sur le travail du journaliste. En terminant, Alain Ranchoux rappelle la phrase de Françoise Giroud : « Ce n’est pas la peine d’avoir du talent à la 5ème ligne si le lecteur ne dépasse pas la 3ème ».

 

Une belle soirée se termine. Merci à Alain Ranchoux de n’avoir épargné ni sa peine, ni son érudition, et d’avoir répondu toujours aux curiosités de son public. Merci aussi à Jean Tardy et ses amis d’avoir su organiser une si bonne rencontre. Et « vive la presse quotidienne … libre ».

 

Suzanne ZAREMBOVITCH

 

photos de la soirée

Jean TARDY

Alain RANCHOUX

Une assistance attentive